La boîte noire - note

La Boîte noire
roman   393 pages de 1500 signes

    Le roman La Boîte noire  a remporté le prix Canetti (Bulgarie, 2007)  et, en 2008,  le prix Art.gbg.bg et ОББ (Banque unifiée bulgare) qui l'a décrété meilleur roman de l'année. C'est devenu un best-seller dans son pays, et il a été publié deux fois en allemand (éditions Residenz Verlag, sous le titre Die Hunde fliegen tief) où il a été chaleureusement accueilli, aussi bien par le public que par la critique. Il a également paru aux éditions Geopolitika en Serbie.


Résumé du livre

« Je n'arrive pas à croire que mon père se trouve dans cette boîte en plastique noire que la douane vient de nous apporter. Ce n'est pas possible. La boîte est posée sur la table du salon et tous  les regards sont fixés sur elle. C'est le choc total ! Je ne sais pas ce qu'ils attendaient exactement. C'est une boite des plus ordinaires. Un emballage. Je la soulève : elle est plutôt lourde. De la cendre noire se répand d'un coin. La cendre de mon père, je suppose... »

Une urne remplie de cendre : c'est tout ce qui reste à Ned et à Ango de leur père, un mathématicien célèbre écartelé entre le génie et la folie, qui a péri dans des circonstances demeurées inexpliquées en Amérique où il était professeur invité. Plus de quinze ans se sont écoulés depuis, les deux frères ont pris un chemin différent, jusqu'à ce qu'un jour le destin les rassemble de nouveau à New-York. À première vue, Ned a réalisé son rêve de devenir « le Bulgare qui a réussi à l'étranger ». Après avoir terminé des études d'administration des affaires, il travaille à Wall Street comme consultant. Anguel a fait « le mauvais choix » en restant en Bulgarie durant la période trouble de la transition vers l'économie de marché. Il échoue dans son entreprise et décide de partir chez son frère « qui a réussi », en Amérique, pour commencer une nouvelle vie.
Deux lignes narratives s'entrecroisent dans le roman, avec plusieurs bifurcations et événements imprévus, suivant les péripéties vécues par les deux frères. Tandis que Ned prend lentement conscience d'avoir atteint le plafond de sa carrière dans la branche dans laquelle il travaille, Ango part de l'échelle la plus basse dans la hiérarchie sociale comme promeneur de chiens
à Central Park. Sa nouvelle profession est remplie de surprises et de risques imprévus. Il fait la connaissance de la charmante Diana, menteuse pathologique ; celle-ci l'entraîne dans une affaire absurde, à la fois criminelle et mélodramatique, dont  les développements échappent à tout contrôle et mènent à une collision sociale absurde par son ampleur. Entre temps, Ned fait une rencontre entre rêve et réalité. Un courtier boursier lui révèle une information interne qui peut le rendre riche. Ned décide de suivre son conseil et investit tous son argent et ses options. Mais ses projets se révèlent fatalement liés aux événements provoqués par les agissements de son frère...
Sur ce fond, le fantôme du père mort se rappelle à leur bon souvenir. Il s'immisce dans la vie des deux frères confrontés à une question qui les a toujours tourmentés : leur père est-il réellement mort ? N'aurait-il pas mis en scène sa propre mort pour recommencer une nouvelle vie ? C'est peut-être une vieille voiture immense qui recèle la clef du mystère... Pourtant, la vérité va se révéler bien plus grotesque qu'on ne pouvait le supposer. L'auteur s'appuie sur un fait divers qui s'est bel et bien passé dans un crématorium de province, suscitant un large écho dans les médias américains.
À la fin, les deux frères semblent inverser les rôles. Ned perd son argent et son travail. Ango a conquis Diana et la gloire de héros américain. Mais rien ne peut remplacer leur père. Tout ce qui leur reste, c'est, décidément, l'urne remplie de cendre. Et le souvenir, contenu dans l'un des plus mystérieux tableaux de Hooper : The Gaz (La sation-essence).
Sous la forme d'une intrigue policière, narrée tantôt par Ned, tantôt par Ango (leur voix de narrateur alterne un chapitre sur deux) avec l'ironie et l'humour noir qui ont assuré à Alek Popov le succès de son premier roman Mission Londres, l'auteur raconte une histoire où s'entrecroisent un double point de vue sur nous / les autres, la prise de conscience inéluctable qui mène à la maturité, la libération des clichés de la dictature consumériste et  des traumatismes du post-communisme. Il joue à insérer des citations issues de l'histoire et de la culture américaines, d'auteurs classiques tels que Conrad, de philosophes contemporains (Noam Chomsky, Peter Singer) qui se trouvent mêlés à l'intrigue en même temps que les expériences personnelles et  les faits réels. Tout cela fait de la lecture de ce livre une aventure à plusieurs degrés : la dénouement ne vient que formellement mettre de l'ordre au puzzle, à chacun de trouver une réponse aux questions.


Marie Vrinat-Nikolov

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