Partition pour silence

Lassé par le calme avant la tempête,
muet devant le brouillard et les ténèbres,
aveuglé par le silence,
je m’arrête ici.

Je m’arrête,
embrouillé par les fils
de parallèles croisés.

Je m’arrête.
Pour apprendre
à me résigner.

J’ai vécu avec l’espoir naïf des méduses,
croyant retenir la mer
par mes racines bleues.
Mais elle m’échappait, insaisissable.
Et je me réveillais,
rejeté par les vagues,
sur des berges désertes.

Comme elles sont trompeuses,
Toutes les terres promises!

Je ne puis repartir nulle part,
je ne puis revenir nulle part.

Meurent les chemins sur la rive,
Et moi je sombre dans mon abîme.
Je disparais en moi-même.

Parmi des lunes flétries et des soleils languissants,
les mers se déposent dans des sanglots de sel
suffisant pour panser toutes les blessures.

Suis-je encore ici?
Je ne sais.
Ne m’appelez pas par des incantations!
Vous me découvrirez subitement
dans cette
partition pour silence.

Traduit du bulgare par Marie Vrinat

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