ETANG
Dressé parmi les roseaux je suis
pareil à un roseau mutant bizarroïde,
et dans l’héraldique paysagère aujourd’hui
je suis assurément le plus équivoque des signes.
Assurément les brouillards sont des troupeaux
d’esprits de diplodocus morts.
Qui s’attroupent au-dessus de l’eau
et me dévisagent avec une morne froideur.
Mais le fil se tend comme la corde d’un arc.
Il chante joliment sa chanson cruelle.
Et des tréfonds de la beauté j’arrache
un poisson vibrant aux écailles argentées.
Je le décroche avec adresse et je suis
enclin à le remettre dans l’eau. Mais même après
notre habileté pèsera aussi lourd
qu’une pierre attachée aux pieds.
traduit du bulgare par Roumiana Stantchéva