Le cheval

Sur le sentier abrupt comme un torrent,
recouvert de lichen,
je marchais vers le sommet,
il descendait doucement.

Son dos puissant luisait
tel un dauphin parmi les rochers
et ses sabots crevés
collaient par la course et le sang.

Et dans le grand vent
sa peau frémissait, dorée,
comme les braises d’un dieu
demeuré seul sur terre.

Je m’écartai pour le laisser passer
et vis seulement son flanc,
la chair brûlée au fer…
Je ne me retournai plus.

En haut, sous le sommet, je trouvai
deux corbeilles remplies de pain et de vin,
des cordes effilochées par-dessus.

Et tout l'hiver j'ai bu et j'ai mangé.

Traduit du bulgare par Marie Vrinat

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