Rameur

J’ai vu les dieux et leurs nefs légères,
Venus par la mer sous les crêtes du sud ensommeillées.
Ensemble ils montèrent sur le sentier friable,
ensemble ils déposèrent leurs rames ailées.

Avides de sommeil, salés par l’écume bleue,
Trois fois ils vidèrent d’un trait de grands chaudrons noirs
et s’endormirent à midi, apaisés par le vin sonore.
dans leurs barbes bouclées, des abeilles entonnèrent un chant.

Alors, je voulus pour la première fois être leur rameur,
les conduire, voûté, sur les flots lisses et sombres,
entendre en secret la voix des poissons
suivre silencieusement les volées d’étoiles muettes.

Et j’ai chassé mes chèvres à travers neuf collines,
j’ai réveillé les dieux et j'ai fait un grand feu,
du fond de ce feu j’ai crié et soufflé dans un sifflet de cuivre,
jusqu’à l’aube j’ai couru et chanté et dansé comme un dieu.

Lorsque je me suis endormi le vent d'outre mer a retenti,
éteignant dans la braise épaisse jusqu'au dernier brandon;
ils descendirent sans bruit le sentier escarpé
et tendirent en un parfait accord leurs voiles ailées.

Traduit du bulgare par Marie Vrinat

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